Portrait d'un Touareg (A3)

Description du produit « Portrait d'un Touareg (A3) »

Portrait d'un Touareg. Réalisé au crayon sanguine et au crayon pastel sec - Format A3

Si vous demandez à cet homme comment on le nomme, il vous répondra que l’étranger l’appelle Touareg, mais que lui s’annonce comme Imuhagh ou Imagaghan, ce qui signifie « libre » et « noble ».

À lui seul, cette figure du désert représente le Sahara, le Maghreb, l’Afrique noire. Son sang est celui des Berbères et des Lybiens. Ces nomades ont survécu à la décolonisation africaine en se sédentarisant et en s’adonnant à la prospection minière et pétrolière. Nous sommes donc très loin des images grandioses de Lawrence d’Arabie (David Lean-1962).
Un anthropologue vous dirait que cet homme fait partie des nobles, des marabouts, des vassaux, des artisans ou des serviteurs. Que peut-on lire sur ce visage si digne ? Peu importe sa classe et sa tribu. Noble guerrier pilleur ou lettré, cet homme du désert reste un Touareg. Cet homme suit la tradition, qu’il respecte scrupuleusement, en portant le taguelmoust qui le protège du sable et qui voile sa pudeur. L’ancêtre de cet homme monogame serait une femme, Ti-Hinan. D’ailleurs, chez les Touaregs, la filiation s’établit selon la classe sociale de la mère. Le visage de cet homme raconte l’âpreté du désert, les longues étendues vides de toute humanité.

Ces « hommes bleus » ou « chevaliers du désert » de notre imaginaire occidental sont souvent perçus comme des pilleurs de caravanes. L’histoire coloniale, depuis les années 60 jusqu’à nos jours, est ponctuée de raids touarègues, de trafics d’armes et d’enlèvements. Ce qu’on retient de ce peuple éparpillé, c’est l’importance de l’esthétique, de la sobriété et de la dignité. Leur délicatesse est perceptible à travers leurs bijoux qui ne se transmettent pas de génération en génération, mais sont fondus inlassablement pour créer quelque chose d’autre pour les descendants. Les femmes touarègues, érudites et musiciennes, sont richement parées avec de l’argent et des formes géométriques très épurées. Ce sont elles qui détiennent les biens et les cadenas, symboles de richesse, qu’elles attachent à leur vêtement.

Thé, taguela (pain cuit dans le sable), imzad (vielle monocorde), puits, caravane de sel, mémoire des Anciens, rites de naissance et mariages, célébration du début des pâturages, courses à chameaux, danses et chants, poésie orale… telles sont les images d’Épinal de ce peuple méconnu et pourtant si présent dans nos représentations occidentales. Ces « abandonnés des dieux » (en arabe) ou ces hommes originaires de Targa (« rigole » ou « vallée ») en Lybie ou encore ces Tawwareq du XIXe siècle offrent de nombreuses énigmes aux anthropologues.

Notre artiste, lui, leur rend hommage avec son crayon sanguine et donne à contempler ces êtres venus de nulle part…

Ce portrait est un dessin original réalisé à la main par un artiste local. Nous pouvons vous l'expédier seul ou avec un cadre.
Le cadre proposé en option est un produit de la marque Nielsen, en aluminium noir, de bonne facture et passe-partout. Il est vendu à prix coûtant.